Le Nuancier COMTESS : un inventaire des couleurs historiques par époque

Dans une démarche de valorisation du patrimoine bâti et paysager, un travail collaboratif a été engagé entre les Architectes des Bâtiments de France (ABF), le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE), la DRAC, des chercheurs, des historiens, des techniciens et notre équipe, afin de concevoir un nuancier de couleurs historiques à l’échelle du département du Maine et Loire dans un premier temps et un nuancier à l’échelle de la France dans un deuxième temps.

Ce projet vise à recenser, analyser et restituer les teintes traditionnelles utilisées dans l’architecture de la période couvrant le XVIème siècle à nos jours, en respectant l’identité patrimoniale propre à chaque secteur.

Il s’inscrit dans une volonté de préservation, mais aussi de transmission des savoir-faire liés à la couleur dans le bâti ancien. Au-delà du seul inventaire des couleurs traditionnelles du territoire, il propose une classification par période architecturale.

Première phase du  projet :

• sélection des zones géographiques,
• sélection des édifices à étudier,
• des relevés stratigraphiques in situ sur différents édifices anciens (monuments, maisons, édifices publics, grilles etc.).

En lien étroit avec les ABF, les équipes du CAUE et de la DRAC, des sondages stratigraphiques ont été réalisés pour identifier les couches de peintures anciennes, en repérant les teintes d’origine et leurs évolutions dans le temps.

La compilation de ces stratigraphies sur sites a été argumentée par un travail plus universitaire :

• en intégrant l’histoire des pigments en France, couplée à une approche sur les ressources naturelles à la fois minérales et végétales,
• avec l’analyse des recherches et études antérieures sur l’ensemble de la France (études stratigraphiques, base de données des chantiers déjà réalisés, travaux scientifiques,…).

A partir de ces données, un travail d’analyse colorimétrique a permis de reconstituer les teintes historiques avec précision. L’ensemble des 72 teintes répertoriées a ensuite été regroupé dans un nuancier structuré.

Sans surprise, pendant les trois premiers siècles de l’étude, trois teintes provenant de ressources classiques et très locales dominent : nous retrouvons majoritairement les ocres jaunes et rouges, les oxydes rouges et l’ombre naturelle.

En complément, sur cette période courant du XVIème au XVIIIème siècle, nous observons des traitements à base de cire, d’huile de lin (crue ou cuite) et de goudron.

• Au cours du XVIIème siècle, des teintes brunes, vertes et des couleurs plus prononcées apparaissent, ainsi que des mélanges sur les teintes de bases qui commencent à émerger.
• Au XVIIIème siècle, les teintes gris-vert perdurent, les orangés et enfin certains bleus se généralisent.
• Au XIXème siècle, c’est l’arrivée de nouveaux pigments et la profusion de couleurs qui s’observent, tout en restant mesurées dans un dosage subtil alliant classicisme et modernité.

Nous avons par conséquent organisé le nuancier en soulignant ces tendances et en les regroupant de manière simple en quatre parties.

Une lecture horizontale permet de les comprendre tout en soulignant que le spectre des possibilités augmente au fur et à mesure des découvertes dans le temps.

Une lecture verticale explicite la force de certains pigments tout en mettant en exergue leur plus forte résistance face au temps et à la lumière.

Ce nuancier constitue non seulement un outil technique, mais aussi un support de réflexion à destination des porteurs de projets, architectes, maîtres d’ouvrage, artisans, collectivités ou habitants, afin de mieux comprendre l’histoire des couleurs dans le patrimoine bâti.

Il permet également de faciliter le choix quant aux finitions utilisées selon les périodes architecturales ou les types de bâtiments en privilégiant des compositions respectueuses des supports et de l’histoire des lieux.

En favorisant une approche respectueuse de l’identité architecturale locale et de l’environnement, cette démarche contribue à la mise en valeur des paysages urbains et ruraux et à une meilleure appropriation des enjeux patrimoniaux par les habitants.

Comtess, fabricant de solutions naturelles sans aucun ajout de produits de synthèse (emploi exclusif de pigments et charges naturelles), offre l’assurance du respect des teintes et par conséquent des supports et des lieux, tels que les monuments historiques.

Des formules de teintes ont été élaborées à partir de pigments naturels dans le respect des compositions traditionnelles et fidèles aux couleurs compilées et retrouvées.

L’histoire des couleurs continue sans rupture. Notre savoir-faire et la qualité des pigments certifiés nous permettent de faire revivre les teintes historiques. La bonne couleur au bon endroit.